Appel à la puissance publique

Par l’incapacité de pouvoirs européens à s’organiser nous avons lentement offert le capital des GAFA et autres éditeurs américains en les dispensant pratiquement d’impôts, mais cela ne semble pas suffire à leur rapacité et leurs abus sont innombrables. En voilà un qui pourrait devenir un exemple si les pouvoirs publics et les associations de consommateurs s’en donnent la peine.
Lightroom est un logiciel photo développé par Adobe et commercialisé depuis 2006 qui stocke toutes les manipulations faites sur les photos dans un fichier annexe de la photo, propriétaire et non utilisable sur un logiciel concurrent. La pérennité du travail fait dépend de l’engagement de l’éditeur.
Historiquement, le client achète une version de Lightroom, peut l’utiliser indéfiniment sur son ordinateur et acheter, quand bon lui semble, une version mise à jour majeure qu’il pourra également utiliser autant que souhaité. En 2013, Tom Hogarty, directeur de la division photo d’Adobe affirme « les futures versions de Lightroom seront toujours disponibles sous forme de licences traditionnelles».
Le 18 Octobre 2017, Adobe annonce qu’il ne fera plus aucune mise à jour de la version 6 perpétuelle de Lightroom à compter du 31 Octobre 2017 et qu’il n’existe plus qu’une formule l’abonnement indéfini (au minimum 12€ par mois).
Contrairement à d’autres éditeurs qui ont abandonné des logiciels pour des impératifs techniques et des déséquilibres économiques irrattrapables, Adobe fait un choix purement commercial. Il piège ainsi des utilisateurs qu’il a conquis grâce aux assurances qu’il avait données sur la pérennité de leur travail.
Il me semble que cette attitude relève de plusieurs délits :
Rupture de garantie : Lightroom 6 version perpétuelle était toujours en vente jusqu’à la veille de l’annonce sans qu’aucun client n’ait été prévenu qu’il n’y aurait plus aucune mise à jour.
Promesse commerciale trompeuse : les promesses réitérées de Tom Hogarty ont permis de conquérir des dizaines de milliers de clients qui sont aujourd’hui trompés et captifs et devront payer indéfiniment pour un logiciel qu’ils pensaient avoir acheté.
Vente forcée (l’abonnement comprend un autre logiciel), abus de position dominante
La puissance publique peut-elle protéger le citoyen de ce type d’agissement ? D’autant qu’une multitude d’éditeurs américains se préparent à cette mise en coupe réglée de leurs clients au mépris de tous les engagements qu’ils auraient pu prendre.

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