Archives de catégorie : un regard citoyen

Une responsabilité immense

Trois enseignements clairs sortent du scrutin du 7 juillet :

  • Le drame est évité, le plus dur reste à faire.
  • Chacun des trois blocs a, contre lui, environ 2/3 des français[1], 2/3 qui ne veulent pas du RN, 2 autres tiers qui ne veulent des Macronistes et 2/3 encore qui ne veulent pas du Nouveau Front Populaire, même si les multiples désistements peuvent un peu brouiller les pistes.
  • Les français penchent plutôt à droite, la coalition de gauche ne rassemblant qu’à peine un tiers des voix.

Malgré les proclamations péremptoires de certains leaders politiques et les « analyses » des commentateurs se concentrant sur l’écume des évènements et petites phrases, le message des français est clair : Continuer la lecture de Une responsabilité immense

Changement climatique, guerre, décadence : un futur inéluctable ?

De toute évidence, trois périls vitaux nous menacent : le changement climatique, la guerre, et la décadence.

Or, le regard attiré ailleurs, nous vivons dans un poulailler inconscient où trop de volatiles caquètent dans une rage et une plainte sans limites.

Nombre de médias obnubilés par eux-mêmes, leur idéologie[1] et/ou leurs finances, excitent une multitude narcissique qui se croit toute puissante, omnisciente et martyre, encouragée de plus par certains politiques qui n’hésitent jamais à sacrifier l’intérêt général à leur hubris, et quelques dictateurs pour qui toute vérité est une menace. Et tous ces volatiles hurlants s’ébrouent sur des réseaux sociaux, harcelant chacun de vérités définitives en deux lignes ou 25 secondes, juste le nécessaire pour caricaturer n’importe quel problème en dogme simpliste hors de toute nuance.

L’ennemi c’est l’autre, le pauvre, le cycliste, le riche, le chef, l’étranger, le motard, l’incroyant, l’immigré, le puissant, le jeune, le fonctionnaire, l’automobiliste, l’employé, l’entrepreneur, ou son arrière-grand-père… Et on ne dialogue pas avec un ennemi, on le pulvérise.

Espérons nous améliorer notre situation, assurer l’avenir de nos enfants ainsi ? De toute évidence, non ! Alors, revenons à nos trois problèmes.

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Israël : tout allait pour le mieux …suivi d’une Petite histoire (très) résumée du conflit

Tout allait pour le mieux : Benyamin Netanyahou avait préservé son immunité en s’alliant aux plus extrémistes des ultra-orthodoxes et des ultra-nationalistes. Il leur avait confié entre autres la gestion de la Cisjordanie occupée, accélérant la colonisation sous forte protection militaire et promettant son annexion prochaine. Il avait convaincu une partie du monde que l’opposition à son gouvernement ou au sionisme, n’était que de l’antisémitisme. Jérusalem unifiée paraissait devenue la capitale d’Israël grâce à Donald Trump. L’un après l‘autre les pays arabes signaient des accords avec Israël faisant leur deuil de la question palestinienne. Gaza, comme les camps de réfugiés des alentours, prison à ciel ouvert, survivait sous perfusion humanitaire de la communauté internationale et le Hamas la dirigeait, alimenté périodiquement par des fonds qataris versés avec l’accord d’Israël. L’Autorité Palestinienne était devenue un fantôme. Quelques incidents sporadiques survenaient de temps à autres mais Benyamin Netanyahou allait réaliser, enfin, le rêve de son père.

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La retraite de France

« Quand tu flottes dans une bulle, la bulle finit toujours par éclater. Et plus la bulle t’a emmené haut, plus la chute est douloureuse » (Malorie Blackman)

À en croire la rumeur publique, les français n’en peuvent plus, déprimés, anxieux, surmenés, exténués, ruinés. Tous les services publics manquent de personnels et de moyens ; les rémunérations sont dérisoires, le pouvoir d’achat en chute libre, les aides en tous genres ridiculement insuffisantes ; les conditions de travail sont intolérables, la précarité croissante, les rythmes harassants. La durée et l’âge actuel de la retraite insupportables (avant même la réforme) ne laissent aux rares survivants que la perspective d’une courte retraite en fauteuil roulant. Les taxes et impôts des autres sont scandaleusement insuffisants tandis les siens sont insupportablement excessifs.

Mais il existe aussi une autre réalité :

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Russophobe ?

A l’heure où les extrêmes gauches et les nationalistes européens se demandent à haute voix s’il n’est pas inefficace et trop couteux de maintenir les sanctions contre la Russie ou d’armer l’Ukraine, il semble intéressant de se demander ce qu’est vraiment la Russie et quelle attitude on doit adopter à son égard.

Quatre remarques préalables s’imposent :

  • Le pouvoir russe a agressé militairement un pays démocratique, membre de l’ONU, dont il avait garanti l’indépendance et l’intégrité territoriale lors de plusieurs traités[1]. Cette agression a pour objectif avoué une annexion-colonisation de l’Ukraine[2]. Le seul autre exemple des 50 dernières années est la colonisation israélienne des territoires palestiniens[3]. Même les Etats-Unis, pourtant très interventionnistes, n’ont pas osé ce type de colonisation.
  • L’opinion publique russe, marquée par la misère des années 90 largement attribuée au « libéralisme » par le régime actuel, formée à la dissimulation et la prudence par plusieurs siècles de dictature, marquée par l’omniprésence de la violence, reste peu lisible. Rendue paranoïaque et nostalgique d’un empire passé par une réécriture de l’histoire et une propagande totalitaire qui commence dès la maternelle, elle reste pour une large part sensible au concept de « monde russe », et à la réintégration des peuples de l’étranger proche sans pour autant oser exprimer son sentiment réel. La proclamation de «l’invincibilité » russe, « démontrée » par ses victoires sur Napoléon et Hitler est censée convaincre le peuple de son héroïsme et de son éternelle supériorité tout en proclamant qu’aujourd’hui comme hier la Russie est constamment menacée.
  • Le pouvoir russe revenu aux valeurs du stalinisme (patrie, famille, hiérarchie, russification, auxquelles s’ajoute aujourd’hui la religion) encourage et anime depuis une quinzaine d’années la plupart des partis nationalistes occidentaux[4] et finance de nombreux autres partis, tout comme le Komintern[5] de l’URSS animait les partis communistes. Son but avoué est de fracturer l’Occident, et sa méthode est une délégitimation systématique de toute vérité, instillant ainsi dans les populations un soupçon systématique et une porosité accrue aux vérités alternatives.
  • Pour sa défense, l’Ukraine montre son courage qui est immense, mais dépend aussi des armements et du soutien des occidentaux. L’alternative est donc simple, poursuivre et amplifier ce soutien jusqu’à une défaite de l’armée russe, quoi qu’il nous en coute (en pulls supplémentaires ou en sobriété !), ou bien abandonner l’Ukraine aux griffes de la Russie renforçant ainsi son sentiment d’invulnérabilité et l’encourageant à s’attaquer au pays suivant. L’argument prétendant que l’aide occidentale prolonge le conflit ne vise qu’à cacher cette réalité simple.

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Le sidérant projet russe contre l’Ukraine

Vous trouverez ci-après une traduction d’un article paru sur le site de l’agence officielle russe RIA Novosti[1]  le 3 avril 2022[2] et écrit par Timofey Sergueïtsev[3], conseiller politique et écrivain russe. La traduction est médiocre mais ne devrait pas vous empêcher de comprendre l’essentiel de ces sidérants propos.

Que doit faire la Russie avec l’Ukraine ?

« En avril de l’année dernière, nous avons écrit sur l’inévitabilité de la dénazification de l’Ukraine. Nous n’avons pas besoin d’une Ukraine Nazie, Banderiste[4], ennemie de la Russie et outil de l’Occident pour la destruction de la Russie. Aujourd’hui, la question de la dénazification est passée au plan pratique.

La dénazification est nécessaire lorsqu’une partie importante du peuple – très probablement la majorité – a été dominée et entraînée par le régime nazi dans sa politique. C’est-à-dire lorsque l’hypothèse « le peuple est bon – le gouvernement est mauvais » ne fonctionne pas. La reconnaissance de ce fait est à la base de la politique de dénazification, de toutes ses mesures, et le fait lui-même en est l’objet.

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Élections: vous êtes peut-être en colère

Vous êtes peut-être en colère, pour des raisons diverses ; et si vous n’aviez pas choisi l’un des finalistes au premier tour, le choix offert pour ce deuxième tour de scrutin accroit encore votre exaspération, et votre perplexité.

Pour autant, il faut bien choisir et la vie n’est qu’une succession de choix, souvent évidents, quelquefois difficiles, parfois tragiques[1]. Des choix qui parfois conditionnent votre futur…des choix qui faute d’être faits sont souvent des facteurs de ressentiment, voire d’échec.

L’élection de dimanche est l’un de ces choix.

Les candidats rivalisent de promesses, pour les jeunes, les vieux, les ruraux, les urbains…. Et vous savez tous que ces promesses ne sont pas l’essentiel et n’engagent que ceux qui les croient, que l’avenir se chargera sans doute de les rendre impossibles, inutiles ou inefficaces.

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Ukraine, vous perdrez l’honneur et vous aurez la guerre

Un dictateur devenu paranoïaque emporte la Russie, l’Ukraine et le monde dans une spirale sans doute incontrôlable. Un dictateur qui a franchi l’impensable depuis des décennies : une guerre de conquête contre un pays libre qui ne proférait aucune menace.

D’innombrables russes risquent leur vie pour simplement le dire, notamment de nombreux artistes, sportifs, des milliers de scientifiques de haut niveau[2], un million de signataires d’une pétition en ligne, des manifestants (pour la plupart en prison depuis), des activistes internet, des oligarques (c’est un signe nouveau et encourageant) et même le chef des services de renseignements extérieurs russes l’a sous-entendu devant Vladimir Poutine. La solution ne peut venir que de Russie qui doit débarquer ou éliminer son dictateur et choisir un nouveau chef d’état avec qui un dialogue deviendrait possible. Mais l’étau sur la population rend l’opération difficile. Seuls des proches du dictateur, conscients de l’abîme qui s’ouvre et soucieux de leur propre avenir, pourraient et doivent réussir. L’effet des sanctions pourrait les encourager.

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Poutine, séduction ou viol

Si certains cherchent à séduire ceux ou celles qu’ils veulent convaincre ou posséder, quelques psychopathes préfèrent le viol, incapables d’imaginer une volonté ou un sentiment légitime opposé aux leurs. Vladimir Poutine a choisi le viol.

Formé par le KGB, il n’imagine pas un instant que les peuples puissent avoir une voix, des désirs, des souhaits, une volonté.

Formé dans une URSS qui a utilisé la violence contre tous les peuples qu’elle avait soumis (dont le sien) et qui voulaient un peu de liberté, il oublie ou réécrit l’histoire : conquête de l’Ukraine incorporée à l’URSS en 1922,  organisation méthodique de la grande famine de 1932-1933 qui fit entre 2.5 et 5 millions de morts en Ukraine et 1.5 au Kazakhstan , purges de 1937[1], pacte germano-soviétique avec Hitler en 1939 se partageant (sans l’avis des nations concernées) la Pologne[2], la Finlande, et les pays baltes.

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Liberté, j’écris ton NON !

Ça y est. Sous la bannière flamboyante d’extrémistes en tous genres[i], quelques manifestants (0.1% de la population) ont prétendu représenter le peuple aux cris de « pas antivax, juste pro démocratie », « non au chantage vaccinal, pass liberticide » ou « refusons la discrimination ». Les mêmes sans doute qui hurlaient contre le manque de masques et de vaccins avant de refuser de porter les premiers et d’utiliser les seconds, les mêmes qui condamnaient la fermeture des écoles puis proclamaient le risque de leur réouverture tout en demandant celle des boîtes de nuit ou des restaurants, les mêmes qui voyaient une inadmissible discrimination dans la réouverture partielle de certains établissements aux seuls vaccinés et préféraient les voir tous fermés sous prétexte d’égalité. Les mêmes qui proclament avec générosité que limiter la liberté des jeunes pour sauver quelques vieux est inadmissible.

Quand bien même leur vacarme, largement amplifié par les médias et les réseaux sociaux peut tromper, il ne saurait masquer que la démocratie est sans doute mieux représentée par la forte majorité de citoyens favorables à la vaccination ou au pass vaccinal que par cette infime minorité d’agités.

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