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L’Ouzbékistan à l’aube de son avenir

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L’Ouzbékistan est d’abord un mythe, celui des immenses caravanes dans les steppes de la route de la soie et ses légendaires étapes de Boukhara ou Samarcande, ses vastes déserts, ses fertiles vallées ou ses fraiches oasis.

Mais l’Ouzbékistan se construit aussi, au-delà de cette très longue histoire, tout au long d’un siècle et demi de domination russe puis soviétique suivie d’une très longue transition toujours en cours.

Un bref rappel d’histoire récente

Les 3 khanats (royaumes féodaux) de Khiva, de Boukhara et de Kokand, ainsi que le Turkestan furent conquis et colonisés par l’empire russe dans la 2e moitié du XIXe s. Dans l’atmosphère du Décret des Nationalités de Lénine, ils crurent un instant reprendre leur indépendance en 1917, mais malgré de fortes résistances, les bolcheviks mirent rapidement les choses au point, avec le soutien de quelques mouvements locaux, pour aboutir en 1924 à la création de la république socialiste soviétique d’Ouzbékistan, et des autres républiques voisines (Kirghizie, devenue Kirghizstan, Tadjikistan, originellement rattaché à l’Ouzbékistan, Kazakhstan détaché de Kirghizie en 1936, Turkménistan). Des retouches ultérieures (dont le transfert du Karakalpakstan du Kazakhstan à l’Ouzbékistan en 1936) aboutirent à la division actuelle.

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Israël : tout allait pour le mieux …suivi d’une Petite histoire (très) résumée du conflit

Tout allait pour le mieux : Benyamin Netanyahou avait préservé son immunité en s’alliant aux plus extrémistes des ultra-orthodoxes et des ultra-nationalistes. Il leur avait confié entre autres la gestion de la Cisjordanie occupée, accélérant la colonisation sous forte protection militaire et promettant son annexion prochaine. Il avait convaincu une partie du monde que l’opposition à son gouvernement ou au sionisme, n’était que de l’antisémitisme. Jérusalem unifiée paraissait devenue la capitale d’Israël grâce à Donald Trump. L’un après l‘autre les pays arabes signaient des accords avec Israël faisant leur deuil de la question palestinienne. Gaza, comme les camps de réfugiés des alentours, prison à ciel ouvert, survivait sous perfusion humanitaire de la communauté internationale et le Hamas la dirigeait, alimenté périodiquement par des fonds qataris versés avec l’accord d’Israël. L’Autorité Palestinienne était devenue un fantôme. Quelques incidents sporadiques survenaient de temps à autres mais Benyamin Netanyahou allait réaliser, enfin, le rêve de son père.

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Russophobe ?

A l’heure où les extrêmes gauches et les nationalistes européens se demandent à haute voix s’il n’est pas inefficace et trop couteux de maintenir les sanctions contre la Russie ou d’armer l’Ukraine, il semble intéressant de se demander ce qu’est vraiment la Russie et quelle attitude on doit adopter à son égard.

Quatre remarques préalables s’imposent :

  • Le pouvoir russe a agressé militairement un pays démocratique, membre de l’ONU, dont il avait garanti l’indépendance et l’intégrité territoriale lors de plusieurs traités[1]. Cette agression a pour objectif avoué une annexion-colonisation de l’Ukraine[2]. Le seul autre exemple des 50 dernières années est la colonisation israélienne des territoires palestiniens[3]. Même les Etats-Unis, pourtant très interventionnistes, n’ont pas osé ce type de colonisation.
  • L’opinion publique russe, marquée par la misère des années 90 largement attribuée au « libéralisme » par le régime actuel, formée à la dissimulation et la prudence par plusieurs siècles de dictature, marquée par l’omniprésence de la violence, reste peu lisible. Rendue paranoïaque et nostalgique d’un empire passé par une réécriture de l’histoire et une propagande totalitaire qui commence dès la maternelle, elle reste pour une large part sensible au concept de « monde russe », et à la réintégration des peuples de l’étranger proche sans pour autant oser exprimer son sentiment réel. La proclamation de «l’invincibilité » russe, « démontrée » par ses victoires sur Napoléon et Hitler est censée convaincre le peuple de son héroïsme et de son éternelle supériorité tout en proclamant qu’aujourd’hui comme hier la Russie est constamment menacée.
  • Le pouvoir russe revenu aux valeurs du stalinisme (patrie, famille, hiérarchie, russification, auxquelles s’ajoute aujourd’hui la religion) encourage et anime depuis une quinzaine d’années la plupart des partis nationalistes occidentaux[4] et finance de nombreux autres partis, tout comme le Komintern[5] de l’URSS animait les partis communistes. Son but avoué est de fracturer l’Occident, et sa méthode est une délégitimation systématique de toute vérité, instillant ainsi dans les populations un soupçon systématique et une porosité accrue aux vérités alternatives.
  • Pour sa défense, l’Ukraine montre son courage qui est immense, mais dépend aussi des armements et du soutien des occidentaux. L’alternative est donc simple, poursuivre et amplifier ce soutien jusqu’à une défaite de l’armée russe, quoi qu’il nous en coute (en pulls supplémentaires ou en sobriété !), ou bien abandonner l’Ukraine aux griffes de la Russie renforçant ainsi son sentiment d’invulnérabilité et l’encourageant à s’attaquer au pays suivant. L’argument prétendant que l’aide occidentale prolonge le conflit ne vise qu’à cacher cette réalité simple.

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Voyage en Géorgie (Caucase)

Vous trouverez sur ce lien   un album photo commenté  de notre voyage
Pour une meilleure lecture des textes, nous conseillons de consulter cet album plutôt sur PC ou tablette que sur smartphone.

Si vous voyagez de jour, vous aurez peut-être la chance d’une première vue sur la mer Noire et la magnifique chaine du Grand Caucase puis vous atterrirez sans doute à Tbilissi.
Vous serez alors frappés par le splendide spectacle de la ville entre ses collines et son fleuve, les marques persistantes d’une longue présence soviétique mais aussi les innombrables marques d’attachement à l’Europe et à l’Ukraine, la richesse de son patrimoine immédiatement visible…Et ses chiens, omniprésents, imperturbables, qui sont en fait les véritables maîtres de la ville.

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La Birmanie de drame en drame

Il est des peuples dont le malheur ne doit rien à quelques circonstances naturelles, mais plutôt à la barbarie de quelques hommes et au soutien de fortes dictatures. C’est le cas de la Birmanie.

Une succession de circonstances nous a conduits à y passer quelques jours fin 2019. Si vous n’avez pas eu la chance d’y aller avant le coup d’état qui a refermé le pays, vous trouverez sur le lien suivant, un petit reportage photo sur ce que nous avons perçu d’un pays aussi dur que magnifique.

Si vous n’en connaissez guère que le prix Nobel de « La Dame », le drame des Rohingyas et plus récemment le coup d’état des généraux, voici un rapide résumé de sa triste histoire.

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Le sidérant projet russe contre l’Ukraine

Vous trouverez ci-après une traduction d’un article paru sur le site de l’agence officielle russe RIA Novosti[1]  le 3 avril 2022[2] et écrit par Timofey Sergueïtsev[3], conseiller politique et écrivain russe. La traduction est médiocre mais ne devrait pas vous empêcher de comprendre l’essentiel de ces sidérants propos.

Que doit faire la Russie avec l’Ukraine ?

« En avril de l’année dernière, nous avons écrit sur l’inévitabilité de la dénazification de l’Ukraine. Nous n’avons pas besoin d’une Ukraine Nazie, Banderiste[4], ennemie de la Russie et outil de l’Occident pour la destruction de la Russie. Aujourd’hui, la question de la dénazification est passée au plan pratique.

La dénazification est nécessaire lorsqu’une partie importante du peuple – très probablement la majorité – a été dominée et entraînée par le régime nazi dans sa politique. C’est-à-dire lorsque l’hypothèse « le peuple est bon – le gouvernement est mauvais » ne fonctionne pas. La reconnaissance de ce fait est à la base de la politique de dénazification, de toutes ses mesures, et le fait lui-même en est l’objet.

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Guerre en Ukraine, 30e jour

« Liberté et vérité » en Russie

 

– « L’armée russe effectue juste une opération spéciale pour délivrer des millions de personnes d’un génocide et dénazifier l’Ukraine ». Tout autre avis « mensonger » mérite jusqu’à 15 ans de prison.

– La télévision russe diffuse des vues aériennes de Marioupol détruites en expliquant que les nazis ukrainiens détruisent les villes russophones et qu’il y aura beaucoup de victimes civiles car ces mêmes nazis tirent dans le dos des civils qui cherchent à fuir!

– Censure totale des médias et réseaux sociaux qui laissent diffuser une vraie information

– « Notre armée a des ordres très précis de ne pas cibler les civils »[1]

– 13500 manifestants pacifiques en Russie au 10/3/22, 13500 arrestations[2]

Où est le Poutine d’autrefois, mâle emblématique au torse avantageux et aux biceps de légende, sauveur de la Russie, restaurateur de l’ordre et idole fantasmatique universelle de tous les nationalistes et autres nostalgiques ? Usé et isolé par un pouvoir trop fort, il est aujourd’hui un Poutine paranoïaque, hypocondriaque enfermé dans son bunker protégé par d’interminables couloirs de désinfection, tenant à distance ses plus proches collaborateurs, capable de semer la mort partout pour se délivrer de ses obsessions, sorte de Néron sacrifiant la Russie avant sa propre disparition.

Un parcours tristement classique pour tous les « sauveurs du monde »[3].

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Poutine, séduction ou viol

Si certains cherchent à séduire ceux ou celles qu’ils veulent convaincre ou posséder, quelques psychopathes préfèrent le viol, incapables d’imaginer une volonté ou un sentiment légitime opposé aux leurs. Vladimir Poutine a choisi le viol.

Formé par le KGB, il n’imagine pas un instant que les peuples puissent avoir une voix, des désirs, des souhaits, une volonté.

Formé dans une URSS qui a utilisé la violence contre tous les peuples qu’elle avait soumis (dont le sien) et qui voulaient un peu de liberté, il oublie ou réécrit l’histoire : conquête de l’Ukraine incorporée à l’URSS en 1922,  organisation méthodique de la grande famine de 1932-1933 qui fit entre 2.5 et 5 millions de morts en Ukraine et 1.5 au Kazakhstan , purges de 1937[1], pacte germano-soviétique avec Hitler en 1939 se partageant (sans l’avis des nations concernées) la Pologne[2], la Finlande, et les pays baltes.

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En passant par les Hauts de France

Des circonstances qui incitent à (re)visiter l’hexagone, des canicules qui militent pour des régions plus fraiches, une très riche histoire qui a contribué à ce que nous sommes aujourd’hui et une longue tradition familiale; que faut-il de plus pour se décider?

Alors en route pour quelques découvertes:

https://www.loeilpantois.fr/albumsvoyage/hauts%20de%20france/index.html