Changement climatique, guerre, décadence : un futur inéluctable ?

De toute évidence, trois périls vitaux nous menacent : le changement climatique, la guerre, et la décadence.

Or, le regard attiré ailleurs, nous vivons dans un poulailler inconscient où trop de volatiles caquètent dans une rage et une plainte sans limites.

Nombre de médias obnubilés par eux-mêmes, leur idéologie[1] et/ou leurs finances, excitent une multitude narcissique qui se croit toute puissante, omnisciente et martyre, encouragée de plus par certains politiques qui n’hésitent jamais à sacrifier l’intérêt général à leur hubris, et quelques dictateurs pour qui toute vérité est une menace. Et tous ces volatiles hurlants s’ébrouent sur des réseaux sociaux, harcelant chacun de vérités définitives en deux lignes ou 25 secondes, juste le nécessaire pour caricaturer n’importe quel problème en dogme simpliste hors de toute nuance.

L’ennemi c’est l’autre, le pauvre, le cycliste, le riche, le chef, l’étranger, le motard, l’incroyant, l’immigré, le puissant, le jeune, le fonctionnaire, l’automobiliste, l’employé, l’entrepreneur, ou son arrière-grand-père… Et on ne dialogue pas avec un ennemi, on le pulvérise.

Espérons nous améliorer notre situation, assurer l’avenir de nos enfants ainsi ? De toute évidence, non ! Alors, revenons à nos trois problèmes.

Le changement climatique

Le problème est conceptuellement simple : réduire, à temps, les émissions de gaz à effet de serre pour éviter un cataclysme.

Beaucoup pensent ne devoir faire d’efforts qu’après « les autres » en proclamant des « statistiques indiscutables » mais qui mélangent tout : les émissions par pays, les émissions par habitant et l’empreinte carbone par habitant[2], manipulées par les uns et les autres selon leurs intérêts et leurs idéologies. À moins d’admettre la légitimité d’une inégalité des droits des citoyens de la planète, l’empreinte carbone par habitant est le seul chiffre significatif. Ainsi, en 2022, alors que l’objectif mondial est de 2t/hab/an, l’empreinte carbone de chaque français était de 9.2t/hab/an[3] (légèrement supérieure à celle d’un chinois, 4 à 5 fois celle d’un indien, 70 fois celle d’un tchadien et moins de la moitié de celle d’un américain des USA.).

Quelques illuminés veulent revenir à l’âge de pierre, quelques autres tout aussi illuminés pensent que la science résoudra tout et évitera tout effort, voire même que le réchauffement climatique est un mythe, et quelques excités enfin mélangent toutes leurs obsessions en un brouhaha qui effraie et décourage les meilleures volontés, délégitiment toute action qui ne satisfait pas instantanément la totalité de leurs exigences et réfutent tout pas en avant comme ridicule.

Et si l’on revenait à un peu de pragmatisme :

  • Constater un problème vital mais extraordinairement complexe dans lequel il faut concilier réduction effective des émissions, maintien d’emplois et de ressources économiques suffisantes, éradication des pauvretés extrêmes et partage des efforts, prise en compte des contraintes nationales ou locales[4], acceptabilité par les populations pour éviter de compromettre le processus, en bref tout sauf un yakafaukon ou pire un yakafaukils.
  • S’engager à un empilement résolu d’actions individuelles fortes, et contribuer à des actions collectives dans chaque quartier, chaque commune, chaque département, chaque région, dans chaque pays, sans tout attendre des autres.
  • Enfin négocier[5], au niveau mondial, en admettant que l’adhésion finale de chacun est le préalable indispensable au caractère contraignant et efficace des conclusions. Les COP sont un embryon de cette voie, peut-être lente, incompatible avec les excès de nationalisme, mais seule susceptible de réussite.

La guerre[6]

Depuis que le monde est monde, tous les dictateurs et autres extrémistes tentent de rassembler leurs peuples dans la mythification d’un passé glorieux ou dans la peur et la haine d’un ennemi fantasmé (ou des arrière-arrière-petit-fils d’un ancien ennemi). Qu’il s’agisse d’anciens libérateurs, d’ex sauveurs ou plus brutalement de putschistes, ils espèrent ainsi préserver leur régime et leur peau en réécrivant l’histoire, en cultivant le ressentiment, en prônant un nationalisme de plus en plus exacerbé et finalement, quand il n’y a plus d’autres solutions, en déclenchant des guerres prétendument imposées par l’ennemi. La bonne nouvelle est qu’ils finissent toujours par s’effondrer, après malheureusement d’immenses dégâts[7].

La Russie de V. Poutine en est un exemple parfait. Elle tente en plus de rassembler ce qu’elle souhaiterait être le « Sud Global » et toute la lie des dictateurs du monde[8] dans une perspective de revanche contre « l’Occident Global », coupable de tentation unipolaire hégémonique, d’esclavage, de colonisation et de « satanisme ». Un esprit taquin pourrait noter que la « tentation unipolaire hégémonique » a plus qu’effleuré le KGB et le FSB de V. Poutine, que « l’Occident global » n’a jamais atteint, en matière d’esclavage, les volumes des pays arabes, des pays musulmans, de l’Asie ou de l’URSS. On pourrait aussi noter que les surfaces et populations colonisées par la Russie[9] sont de loin supérieures à celles des empires britanniques, français, espagnols ou portugais, mais il s’agissait sans doute d’une colonisation « vertueuse » !  Quant au satanisme…

Chacun sait que V. Poutine, menaçant régulièrement du feu nucléaire, a proclamé sa volonté de fracturer l’Europe et plus généralement l’Occident et ne s’arrêtera que lorsqu’il y sera contraint, malgré ses belles paroles[10]. Ses ambitions annoncées dépassent largement le cadre de l’Ukraine. Selon la boutade affichée sur les murs de Russie mais récemment reprise : « Les frontières de la Russie ne se terminent nulle part. »

S’il est encore possible d’éviter une guerre totale, la seule solution restante est connue, il faut que la Russie de V. Poutine s’embourbe en Ukraine comme l’URSS s’est embourbée en Afghanistan dans sa guerre de 10 ans (1979-1989). Nous n’avons évidemment pas d’autres choix que de soutenir énergiquement le peuple ukrainien dont le courage ne peut, sans aide massive, compenser son infériorité numérique et économique.

Or, que faisons-nous[11] ? Rien ou presque ou trop tard[12]. Alors que la Russie a lancé sa guerre en 2014[13], notre industrie militaire et nos armées n’avaient rien préparé en 2022, et nous sommes toujours, après 2 ans de guerre totale, incapables de livrer ne serait-ce qu’une quantité suffisante d’obus. Concentrés sur nos petits égoïsmes quotidiens, nous nous débattons toujours dans de byzantines discussions pour savoir qui fait quoi et si ce ne serait pas trop dangereux, ou un peu cher !

Sous la pression d’une opinion publique qui reste favorable à l’Ukraine, l’extrême gauche par anti-américanisme, l’extrême-droite parce qu’elle a largement été aidée par une Russie qui la tient sans doute sous la menace de révélations tapageuses, « regrettent l’invasion russe », mais sans la condamner dans les votes des parlements nationaux ou européens, en refusant la livraison d’armes « qui ne pourraient que faire durer le conflit » et toutes sanctions « qui nous couteraient quelque chose », autrement dit, un soutien total à la Russie. Ça ne vous rappelle pas le loup du petit chaperon rouge ?

L’opinion publique elle-même, sous l’influence de sa propre faiblesse et d’un déluge de propagande russe l’orientant vers d’autres problèmes, se mobilise peu : il suffit de compter les protestations pour les palestiniens, pour les israéliens, pour les ukrainiens, ou contre la suppression… du timbre rouge, pour comprendre.

Et pourtant, qui en France, s’il était contraint de partir, choisirait d’émigrer en Russie plutôt que dans un pays démocratique ?

L’histoire nous a appris que ce n’est ni la faiblesse ni le commerce qui font la paix, mais une solide défense qui évite toute tentation à nos adversaires[14]. Cela nous coutera un peu de notre pouvoir d’achat[15] et de notre confort mais la paix ne le vaut-elle pas ?

Ne rejetons rien sur « les autres ». Chacun de nous a sa part de responsabilité, par ses prises de position, par ses votes ou par ses achats[16].

La décadence

Chacun craint confusément de vivre la décadence d’une civilisation, d’un continent, d’un pays. Et le monde est plein de crocodiles qui salivent déjà à cette perspective. Notre population vieillit, notre démographie s’effondre, notre industrie s’évapore, notre armée pourrait à peine affronter une guerre d’une semaine, notre agriculture meurt, notre Europe est désunie et nous sommes à la merci du monde entier pour nos approvisionnements[17].

Nos ancêtres européens ont vécu les siècles précédents sous la coupe d’un dieu gentiment autoritaire, accompagné d’une sainte vierge qui soignait leurs douleurs et leurs soucis et d’un fils qui pardonnait tout, l’ensemble promettant de payer à crédit leurs bonnes actions par un séjour éternel et gratuit dans un paradis de rêve.

Le mirage d’une science sans limite et un rapide sevrage[18] nous ont éloignés de ce trio, rapidement remplacé par d’ordinaires gouvernements terrestres : une autorité gentiment tatillonne et laxiste, un modèle social qui soigne aussi nos douleurs et nos soucis et une justice pleine de mansuétude. Mais l’au-delà ayant perdu de son prestige, nos gouvernements doivent ici-bas financer au comptant l’impossible : le paradis sur terre.

Et, quoi qu’on en pense, ils le tentent : Si tout est loin d’être parfait, nos revenus, même les plus faibles, font rêver une grande partie du monde[19] ; nos protections sociales et notre système de soins[20] n’ont pratiquement pas d’égaux ; notre temps de travail fait rire le monde[21] ; notre pouvoir d’achat, indépendant de la conjoncture et de la productivité, continue à croitre[22] quoi qu’il arrive (mais pas aussi vite que nos envies[23]) ; nul n’imagine de créer ou de développer la moindre entreprise sans aide de la puissance publique ; le moindre gravier sur notre route nécessite une assistance immédiate ou une aide[24] ; les réductions d’impôts sont aussi indispensables que les remises du black Friday. En quelque sorte « quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console ».

Aucun politique ne se risque à une pédagogie ou un débat éclairé sur les principales alternatives possibles, soit parce qu’il est au pouvoir et craint d’y éroder son autorité, soit parce qu’il n’y est pas et craint d’y éroder ses promesses. Il est bien sûr préférable de promettre la lune. D’autant qu’aucune pédagogie n’aura dans les médias l’écho d’un tweet péremptoire.

Nous sommes tellement conscients de l’insoutenabilité de la situation que nous refusons de payer les produits faits chez nous au prix que nécessite ce train de vie. Nous préférons « protéger notre faible pouvoir d’achat » en achetant des produits bon marché faits ailleurs, voire même chez nos adversaires les plus virulents[25]. Résultat, l’état doit subventionner les agriculteurs parce que nous ne voulons pas payer leurs produits[26], ou les consommateurs que nous sommes pour que nous daignions acheter les produits de nos compatriotes. Les industriels, plus mobiles, sont contraints à partir ailleurs pour ne pas sombrer, et les commerçants ne peuvent vendre, et donc acheter, que des produits d’importation moins chers parce que faits dans des pays qui n’ont aucun de nos avantages[27]. Ne reprochons pas aux « grands méchants » ce qui n’est que le résultat de nos comportements. Et ne cédons rien aux sirènes nationalistes qui proposent de rétablir notre autonomie et notre pouvoir d’achat avec de « vraies » frontières et des droits de douanes dissuasifs. Nous en paierions immédiatement les conséquences : une hausse considérable des prix des produits importés, des pénuries innombrables, des sanctions en retour qui réduiraient à néant nos exportations et, à terme, un assoupissement et une disparition de nos meilleures entreprises faute d’émulation. C’est à chacun d’entre nous de prendre ses responsabilités au travers de ses achats.

Pour la France à ce jour, le résultat est simple :

  • Notre solde commercial[28] qui avait connu un répit entre 1992 et 2006 a toujours été déficitaire depuis. En bref, nous nous appauvrissons collectivement chaque jour un peu plus.
  • Les comptes publics sont déficitaires depuis 1974 (record mondial)[29]. Nous avons ainsi la nounou la plus généreuse du monde, sans d’ailleurs lui en être reconnaissants. Notre dette publique explose, et les intérêts à payer nous ruinent[30].

Les conséquences tout aussi claires :

  • Nous avons peur, donc nous avons besoin de toujours plus de sécurité, de réconfort, de tranquillisants.
  • Nous sommes les citoyens les plus méfiants et pessimistes d’Europe et fuyons l’autre qui est toujours incertitude, surprise, risque.
  • L’investissement est la condition indispensable de notre avenir. Mais il est toujours un pari sur le futur et un risque que, trop souvent, même les plus aisés d’entre nous hésitent à courir, préférant la sécurité du livret A ou d’autres rentes[31]. Cette aisance même en fait pourtant un devoir moral[32] vis-à-vis de la nation et du reste de la population.
  • Les algorithmes des réseaux sociaux et la segmentation des médias classiques conduisent trop d’entre nous à n’être confrontés qu’à leur propre point de vue, sans échanges qui pourraient l’élargir. Chaque minorité s’enfonce ainsi dans la proclamation intransigeante de ses obsessions au détriment de toute chance d’une approche globale et d’un dialogue qui pourraient peut-être conduire à des compromis efficaces.
  • Drogués et domestiqués par une assistance permanente, nous sommes toujours insatisfaits, colériques, narcissiques, comme tous les enfants gâtés, réticents à prendre nos responsabilités, prêts à nous jeter dans les bras des premiers charlatans venus[33].
  • L’état, ruiné par nos exigences, obnubilé au quotidien par le risque de nos colères, n’a plus les moyens économiques et politiques de se concentrer sur sa mission principale : préparer l’avenir et investir massivement sur les voies choisies[34].

L’avenir nous inquiète, mais il a toujours inquiété et l’inquiétude ne résout rien. Seuls le réalisme, la détermination, le courage, la solidarité, la confiance, détermineront notre avenir. Au milieu de blocs considérables que sont les Etats-Unis, la Chine, l’Inde ou la fasciste Russie, l’union au sein d’une Europe forte, équilibrée, réactive[35] est notre seule voie. Une Europe, qui peut certes être améliorée mais qui nous rassemble autour de nos valeurs : démocratie[36], liberté[37], solidarité[38], égalité[39]… une Europe qui, aujourd’hui déjà, rend jaloux (et parfois vindicatifs) l’essentiel des peuples du monde.

Ne cédons rien aux marchands de fake-news, à ceux qui veulent fracturer la réalité, à ceux qui cultivent le ressentiment et la haine, à ceux qui promettent la lune sans savoir où elle est. Observons qu’en trois millénaires d’histoire, aucun extrémiste n’a jamais apporté le bonheur à son peuple, même ceux qui ont été initialement plébiscités[40]. Faisons l’effort d’écouter diverses opinions, de les comprendre (sans pour autant nécessairement les approuver), de voir les différentes facettes de chaque question, de nous construire une opinion réfléchie, et de l’exprimer sans haine, entre autres par le vote.
Ne laissons à personne, et surtout pas à des minorités, même bruyantes, le choix de notre avenir. Nos enfants nous en sauront sans doute gré.

 

[1] Le reproche vaut autant pour des médias engagés que pour les médias publics qui, malheureusement, pensent que leur crédibilité passe par une critique systématique profitant uniquement aux extrémistes de tous bords. S’il existe des journalistes admirables qui conçoivent leur métier comme une recherche opiniâtre de vérité et un souci d’information réelle du public, il en existe un bien plus grand nombre qui conçoivent leur rôle comme créateur de buzz ou de polémique ou de propagation plus ou moins affichée d’une idéologie.

[2] L’empreinte carbone est égale aux émissions sur le sol national du pays plus celles des produits importés moins celle des produits exportés. On trouve de nombreuses statistiques qui ne donnent que les émissions de gaz à effet de serre sur le sol national, et souvent seulement celles provenant du seul CO2.

[3]  Les émissions de gaz à effet de serre en France quant à elles, étaient de 5.8t/hab. Cela provient du fait que la France importe beaucoup plus qu’elle n’exporte. https://www.insee.fr/fr/statistiques/3281683?sommaire=3281778+ et https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/climat/article/les-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-et-l-empreinte-carbone

[4]  Il n’est pas équivalent de demander aux urbains de supprimer la voiture ou de le demander à des ruraux. Il n’est pas non plus identique de demander aux gabonais de renoncer à leurs ressources pétrolières, de le demander aux émiratis ou à nous-mêmes…qui n’en n’avons pas.

[5] Négociation : cheminement dans lequel la poursuite d’un intérêt collectif oblige à une écoute mutuelle, au respect des intérêts vitaux de chacun et à l’acceptation de l’inévitable déception de tous de n’avoir pas tout gagné, sans doute compensée par la satisfaction d’avoir servi le collectif.

[6] On pourra relire 4 articles de ce blog écrits en 2022

https://www.loeilpantois.fr/wordpress/seduction-ou-viol/

https://www.loeilpantois.fr/wordpress/vous-avez-le-deshonneur-et-vous-aurez-la-guerre/

https://www.loeilpantois.fr/wordpress/le-siderant-projet-russe-contre-lukraine/

https://www.loeilpantois.fr/wordpress/russophobe/

[7] La mauvaise nouvelle est que, malgré leur narcissisme, leurs psychopathies et leur paranoïa ils peuvent être extrêmement dangereux.

[8] On pourrait citer par exemple, Corée du Nord, Iran, Syrie, Nicaragua, Érythrée, Venezuela, Birmanie, Mali, Niger … La Russie offre à tous ces dictateurs un marché simple : « notre appui est inconditionnel et nous ne vous reprocherons jamais aucun manquement aux droits de l’homme ou au droit international. Le peuple est une matière première. Nous assurerons sans faille votre sécurité personnelleen échange de quelques avantages matériels ».

[9] On pourra noter la Sibérie, l’Alaska (revendu aux USA en 1867), l’Asie Centrale, la Manchourie extérieure, l’Oblast de Sakhaline, le Caucase, les états de la Baltique, l’Europe orientale, la Biélorussie, l’Ukraine (colonisations d’avant 2022)… On notera par ailleurs que la Russie est le dernier empire d’Europe, tous les autres ayant disparu (austro-hongrois, Ottoman, Français, Anglais, Portugais, Espagnol, Allemand..).

[10] Le 18 novembre 2021 à quelques semaines de l’invasion de l’Ukraine, il a pourtant déclaré : « Comme Membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Russie entend continuer à respecter fermement les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies : souveraineté et égalité des États, non-ingérence dans leurs affaires intérieures, règlement équitable des différends et, bien sûr, le rôle clé de l’ONU dans la résolution des problèmes internationaux. (http://kremlin.ru/events/president/news/67123 )

[11] Le nous porte sur l’Europe dans son ensemble

[12] La France se glorifie d’une aide de 3MDS€ à l’Ukraine (en encore les matériels d’occasion fournis sont chiffrés au prix neuf de remplacement !), beaucoup certes, mais seulement 1 pour mille de notre PIB, faites le calcul pour vous-même. Toutes les livraisons européennes ou américaines d’armes ou de matériel de défense aérienne sont arrivées après que les principaux dégâts aux infrastructures ukrainiennes aient été avérées : Patriot ou équivalents, avions, artillerie performante, missiles… L’Allemagne liée depuis longtemps à la Russie par ses achats de gaz et ses exportations diverses a été particulièrement hésitante. Et ne parlons pas des 6 mois de blocage des livraisons américaines par Donald Trump l’idiot (in)utile de Vladimir Poutine et ses crétins d’affidés, blocage qui vise mettre en difficulté Joe Biden ( et donc l’Ukraine) jusqu’au moment des élections américaines et a déjà conduit à des dégâts irréversibles en Ukraine.

[13] Après de sérieux avertissements dans un célèbre discours de 2007 d’abord, puis en attaquant la Géorgie en 2008. En 2014, la faiblesse de Barack Obama, d’Angela Merkel et de François Hollande a convaincu V. Poutine des possibilités de continuer. Donald Trump a exposé qu’il croyait plus volontiers V. Poutine que ses propres services de sécurité (16 juillet 2018, Helsinki).

[14] C’est exactement ce que fait V. Poutine avec ses menaces nucléaires

[15] Une aide de 1% de notre PIB représenterait 3 fois celle des USA et 10 fois notre aide actuelle. Sommes-nous prêts à faire ce « sacrifice » ?

[16] Nous ne parlerons pas ici de La Chine qui fera l’objet d’un prochain article dans ce blog.

[17] Nous dépendons des technologies et des armées américaines, des hydrocarbures et autres matières 1eres de toutes les dictatures, des usines chinoises, des médicaments indiens….

[18] Voir l’effondrement de l’empreinte chrétienne en France depuis les années 60, l’Archipel français (2019) et La France sous nos Yeux (2021), Jérôme Fourquet

[19] En parité de pouvoir d’achat, le titulaire d’un smic est dans les 4% les plus riches du monde, celui d’un minimum vieillesse ou d’une allocation d’adulte handicapé dans les 11%, d’un RSA dans les 25%. Source répartition revenus 2018 monde en parité de pouvoir d’achat ( Branco Milanovic, The three eras of global inequality, 1820-2020, stone center 2023 https://ses.ens-lyon.fr/fichiers/Articles/milanovic-2022.pdf p39 . Mais notre position mondiale s’effrite chaque jour.

[20] Nous avons beau gloser indéfiniment, rien n’est parfait chez nous, mais c’est, la plupart du temps, pire ailleurs. Il suffit de voyager un peu ou, à défaut, de lire les statistiques de la banque mondiale, de l’OCDE ou de l’ONU pour comprendre.

[21] Voir tableau dans ce blog « pandémie et pragmatisme » , le temps de travail français par personne de 15 à 64 ans est le plus faible des 39 pays de l’OCDE (25% plus faible qu’aux Etats-Unis, 33% plus faible qu’en Suisse, 40% plus faible qu’en Corée, qui est certes exceptionnelle).

[22] Revenu brut par habitant corrigé de l’inflation, il a doublé depuis 1973, augmenté de 50% depuis 1988, de 10% depuis 2009 et a toujours légèrement monté depuis sauf en 2020 avec le Covid mais ce creux a été rattrapé depuis. Source comptes de la nation tableaux 1.103, 1.115 et 2.101 https://www.insee.fr/fr/statistiques?debut=0&theme=81&categorie=1&geo=FRANCE-1

[23] Une étude récente (étude ObSOCo pour BforBank 2024) constate, qu’en moyenne chaque Français aurait besoin de 897€ de plus par mois pour être à l’aise : montant proportionnel aux revenus, 750€ pour les revenus mensuels entre 1500 et 2000€, 1369€ pour les revenus de plus de 6000€ !

[24] Carburant, vélo, automobile, réparation de n’importe quoi, cadeaux de Noël, permis de conduire, pass culture, chauffage au bois, inflation…. Sans parler des célèbres soutiens, psychologiques ou autres qui viennent au secours de notre faiblesse dès que la moindre difficulté surgit.

[25] Pensons entre autres à la Chine qui sera l’objet d’un prochain article

[26] Ou réduire nos ambitions environnementales pour baisser les coûts

[27] En 2020, le premier ministre chinois confirmait que le salaire mensuel moyen était de 325$ et que 600 millions de chinois recevaient moins de 125$ par mois (https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/pauvrete-600-millions-de-chinois-tres-loin-detre-bling-bling ). Et la Chine n’est pas le plus pauvre de nos fournisseurs.

[28] Déficit de 102mds € en 2022. Solde import-export de biens et services, source comptes nationaux annuels. Ce solde nous est moins défavorable que la balance commerciale qui ne prend en compte que les biens.

[29] Bien que nous ayons le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé de l’OCDE, 46,08% en 2022 pour une moyenne OCDE de 34.04% (https://data.oecd.org/fr/tax/recettes-fiscales.htm). Le déficit en 2023 est de 5,5% du PIB, mais, exprimé sous une forme plus classique, ce déficit est de 10.6% des recettes publiques

[30] Les intérêts de la dette ont représenté 52 Mds d’euros en 2023, soit l’équivalent du budget de la défense ou des 2/3 du budget de l’éducation nationale. (https://www.budget.gouv.fr/budget-etat/mission )

[31] Nous en voulons même à ceux qui ont pris ce risque…et qui ont réussi, mais jugeons tout aussi sévèrement ceux qui ont échoué.

[32] On pourrait rapprocher ce devoir de celui de sécurité que les chevaliers d’antan avaient (théoriquement !) vis-à-vis de leur population. Reconnaissons qu’aujourd’hui le risque n’est pas toujours pris par ceux qui en ont les moyens.

[33] Pour sortir de l’actualité immédiate une relecture de « la ferme des animaux », Georges Orwell, 1945, pourrait nous aider à prendre un peu de recul.

[34] Même si la communication omniprésente des collectivités locales et de l’état parle toujours d’investissement ( le trop célèbre « ici nous investissons pour votre avenir »), il s’agit surtout de dépenses courantes. En réalité les dépenses d’investissement de l’état sont de 25,7 MDS € en 2023, 3.3% du budget, la moitié des intérêts de la dette (https://www.budget.gouv.fr/budget-etat/nature )

[35] Ce qu’elle n’est malheureusement pas actuellement

[36] Le mot est parfois incompris par certains mais ouvrons les yeux sur la vie dans les pays où elle n’existe pas

[37] Certains assimilent la liberté au laxisme, mais demandez l’avis des iraniens, des afghans, de la majorité des africains…

[38] Même si nous n’en sommes pas pleinement conscients, le modèle social européen reste un exemple pour le monde, sauf sur un point : la solidarité interpersonnelle (les parents, les voisins, les vieux…) où de nombreuses populations, pourtant moins bien loties,  pourraient nous donner des leçons.

[39]  Même si la mise en avant de quelques fortunes choquantes nous interpelle, l’Europe reste une terre où les inégalités sont inférieures à celles constatées ailleurs : voir par ex : https://atlasocio.com/classements/economie/inegalites/classement-etats-par-coefficient-de-gini-monde.php  ou une réflexion plus théorique sur le sujet https://www.loeilpantois.fr/wordpress/differences-hierarchies-avantages-et-privileges/

[40] Revoyons par exemple les foules immenses qui acclamaient Lénine, Staline, Hitler, Mussolini, Khomeiny, Mao Tsé-Toung , Marcos, Tito, Kadhafi, Mugabe ou Saddam Hussein,